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  • kfatoumata

La morale du plus fort est toujours la meilleure !

Dernière mise à jour : 17 août 2020

Le monument de la renaissance africaine tant vanté par un camp et décrié par l’autre divise le peuple sénégalais et les populations africaines. Depuis que cette idée a émergé il y a quelques années, elle a abasourdi tous ceux qui crient famine et pensent que le problème de l’Afrique est ailleurs que dans des dépenses de prestige.


Pour ceux qui croient fermement qu’il faut créer le plus grand monument au monde sur la colline des mamelles pour effacer toutes les injustices subies et affirmer enfin, une personnalité africaine forte, il y a un déni évident de la capacité à faire valoir le savoir-faire et le savoir-être africains sans tambour et tam-tam sur les terrains de la connaissance et de la compétence. Pourquoi doit-on justifier notre capacité à vivre pleinement et harmonieusement dans le XXIe siècle ?


Il nous faut rompre avec ce passé au poids épuisant que nous avons trainé jusqu’à présent comme un énorme boulet handicapant et laisser enfin une jeunesse décomplexée qui n’a connu ni esclavage ni colonisation jouer pleinement son rôle.


En écoutant sur les ondes de la Radio Télévision du Sénégal certains dinosaures tomber dans des flatteries piteuses et plus que personnalisées, en écoutant les mêmes qui du temps de Senghor et de Diouf, psalmodiaient prestement des éloges grandiloquents et bénéficiaient d’avantages certains, on a vraiment du mal à croire que ce sont les mêmes qui continuent avec les mêmes mots, les mêmes intonations mielleuses à chanter les louanges de Wade, devenu comme par miracle, le Messie que le Sénégal attendait, comme Senghor et Diouf en leur temps. Nous avons senti certains de leurs collaborateurs, gênés par ces sorties intempestives, ramer difficilement pour tenter de rendre les commentaires plus professionnels.


L’Afrique mérite mieux que cette image de fragilité émotionnelle qui transparait dans des actions désespérées qui veulent démontrer une valeur qui n’en est pas une, certainement pas celle qui pourra peser sur l’échiquier politico-économique mondial ? On s’étonne que des personnalités qui comptent se laissent aller à des dérapages déroutants.


Le culte de la personnalité et des egos démesurés peut nous mener en bateau et nous faire couler. L’Afrique a juste besoin de dirigeants perspicaces, de cadres compétents, de jeunesse heureuse et appliquée et de vision élaborée pour l’amélioration des conditions de vie de ses populations. Le folklore peut certes distraire et avoir son poids de baume au cœur, mais il n’est en ce moment ni utile encore moins indispensable pour une quelconque renaissance. Si l’on devait voter démocratiquement, il est évident que le non massif et franc l’emporterait, mais hélas, chez nous, la morale du plus fort est toujours la meilleure !



Fatoumata KANE — Avril 2010



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